L’ÉRUPTION QUI A MARQUE L’HISTOIRE DE LA RÉUNION
Certaines éruptions restent dans les annales, celle de 1977 a incontestablement marqué l’histoire de l’île de la Réunion.
L’évacuation des habitants de Bois Blanc, la douzaine de cases détruites et surtout la vision apocalyptique de cette immense coulée de lave qui va se jeter dans l’Océan indien après avoir longé les murs de la petite église de Piton Sainte Rose; toutes ces images restent gravées dans les esprits de ceux qui ont vu ou vécu cette incroyable éruption.
40 ans plus tard, nous vous proposons des photos exclusives que Monsieur Didier MAILLY (ancien responsable de la Centrale électrique du Port de 1973 à 1997) a bien voulu nous confier; nous l’en remercions.
L’année 1977 est une année particulièrement importante dans l’histoire du Piton de la Fournaise. Tout commence le 24 mars : après un repos de 5 mois, une fissure sur le flanc sud du Dolomieu se réveille, la lave jaillit pendant quelques heures.
Finalement du 5 au 16 avril de nombreuses fissures vont apparaître et les énormes coulées de lave vont se déverser hors enclos entre Bois Blanc (évacué le 12) et Piton Sainte Rose. Quelques 100 millions de m 3 d’une lave très liquide et très chaude (1200 °C) vont ainsi se diriger tout droit vers la RN2 pour atteindre très rapidement l’océan indien le 10 avril à 2h30 du matin.
La coulée échappée hors enclos a posé quelques problèmes aux ouvriers qui creusaient un tunnel dans la même région pour amener l’eau de la Rivière de l’Est à la future centrale électrique. Très apeurés, ils avaient d’ailleurs aussitôt réclamé une prime de risque…
Sur cette photo, ce cochon encore vivant (bien que cuit à moitié par la chaleur ambiante) a du être achevé par les gendarmes qui ont du tirer pas moins de 10 balles 22 LR pour tuer la pauvre bête…
LA POPULATION EST désemparée, MAIS SOLIDAIRE
A l’image de cette vendeuse en pharmacie, qui propose humblement d’héberger une personne âgée en difficulté, avec ses petits moyens « elle aura à manger ce que je mange… »
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NOTRE DAME DES LAVES EST MENACÉE…
« Le 13 avril à 19h15, la lave s’avance sur le parvis de l’église de Piton Ste Rose, brûle le portail puis s’immobilise à l’entrée de la nef. Une dizaine de cases sont englouties, la gendarmerie et l’église sont comme deux îlots au milieu de l’immensité figée de basalte noir.
Vers 21h30, la lave atteint la mer Le 15 avril le volcan se calme, les bulldozers prennent d’assaut la lave à peine durcie, encore chaude, et rouvrent la route. » (extrait de l’ouvrage Au coeur de la Fournaise de Roland Bénard et Maurice Krafft)
Objet de toutes les superstitions, l’église de Piton Sainte Rose est épargnée par les laves
qui se contenteront de brûler le portail d’entrée.
Partiellement épargnée, la gendarmerie sera pillée par diverses personnes avant d’être définitivement rasée.
Une vision à peine croyable quand on voit les milliers de m3 qui entourent l’édifice…
Un grand merci à Didier MAILLY (ancien responsable de la Centrale électrique du Port de 1973 à 1997)
qui nous a confié ses clichés et ses commentaires.
L’église aujourd’hui