UNE ÉRUPTION QUI A MARQUE LES ESPRITS…
« Le 20 mars 1986, une fissure de 700 m de long s’ouvre, à 5 heures du matin, en dehors de l’Enclos, à 1000 m d’altitude, juste au-dessus du Piton Takamaka… De multiples fontaines de lave jaillissent tout au long de la fissure, accompagnées d’explosions aux panaches noirs de cendres.
La coulée se divise immédiatement en deux bras qui passent au nord et au sud du Piton Takamaka. Ils avancent à une vitesse de 100 à 300 m/h… Le bras sud, qui emprunte la ravine Takamaka, coupe la route nationale N2 sur 40 m, le 20 mars à 15 heures, et s’immobilise à 200 m de la mer.. La branche nord, qui descend dans la ravine Citrons Galets, traverse la route sur 150 m, le même jour à 17 heures… Elle atteint l’océan à 21 heures. Les effusions restent soutenues le 21 et le 22 mars.»
Photos extraites du livre « Au coeur de la fournaise » de R Benard et M. Krafft.
L’éruption du Piton de la Fournaise en 1986 se déroule dans et en-dehors de l’Enclos Fouqué du 20 au 29 mars 1986, c’est avant tout pour cette raison qu’elle a marqué les esprits… La coulée se dirigeant plein-est emprunte la ravine des Citrons Galets. Elle coupe la route nationale 2 sur 150 mètres vers 17h00 et se jette ensuite dans l’océan Indien juste au sud de la pointe du Tremblet vers 21h00. Le deuxième bras de la coulée emprunte la ravine de Takamaka et coupe lui aussi la route nationale 2 sur une quarantaine de mètres vers 15h00 mais s’arrête avant d’atteindre l’océan, à 200 mètres des vagues..
Empruntant des tunnels naturels, la lave refait surface un peu plus au sud, à 90 mètres d’altitude, juste au-dessus de la pointe de la Table et au niveau du puits arabe. Surgissant à haute température car ayant eu très peu de temps pour refroidir, la lave forme des cascades en se jetant des falaises qui forment alors le littoral. Une fois l’océan atteint, la lave se refroidit brutalement et forme alors des laves en coussin en progressant sur les fonds marins. L’éruption cesse le 29 mars 1986 après dix jours d’activité.
A 15 heures, le bras sud de la coulée de Takamaka coupe la RN2.
A 21 heures, le bras nord atteint l’océan.
Huit habitations ont été détruites, les cultures de vanille ont beaucoup souffert… l’évacuation préventive des habitations situées dans la trajectoire des deux coulées de lave a évité le pire, mais les esprits ont été marqués par des images impressionnantes. La pointe de la Table s’est agrandie de plusieurs hectares à l’occasion de l’éruption.
Un grand merci à notre partenaire Jean-luc ALLEGRE
La pointe de la Table en 2014