DES RIVIERES DE LAVE PLEIN LE CIEL!
Vendredi 15 novembre 2002, à 23h30, une crise sismique violente est enregistrée.
Cinq heures plus tard, l’éruption débute aussitôt, la préfecture décide de fermer l’enclos. Cette nouvelle éruption du volcan était attendue.
Depuis trois mois en effet, des crises sismiques sont régulièrement enregistrées par l’Observatoire Volcanologique qui surveille attentivement la Fournaise. Trois fissures de taille assez importante sont apparues dans la région Est du volcan.
Confinées pour l’instant à l ‘intérieur de l ‘enclos, les coulées de laves se dirigent vers le Sud-Est.
PITON GUANYIN
Une semaine après le début de la deuxième éruption, l’observatoire volcanologique a tenu à respecter la tradition qui veut que soit baptisé en bonne et due forme tout cône volcanique ayant atteint une taille suffisamment respectable pour servir de point de repère dans l’enclos.
L’édifice volcanique a donc été baptisé piton Guanyin, comme la déesse chinoise, célèbre “donneuse d’enfants”, indique l’observatoire volcanologique qui poursuit : “Masculine en Inde, la divinité est devenue féminine en Chine. Vénérée à la Réunion dans certains cultes domestiques, elle trouve sa place dans le temple du bord de mer à Saint-Pierre.”
Les coulées du nouveau cône dévalent les grandes pentes mais stagnent ensuite sur le replat qui précède la zone littorale, vers 350 mètres d’altitude, à 1,2 km de la route nationale.
Chaque soir, la RN2 est envahie par les promeneurs, « Magique. Inoubliable ! » , certains ont passé la nuit sur place avant d’être relayés au petit matin par une foule de plus en plus nombreuse.
Quand Fournaise.info fait la Une du JIR!
Le volcan coupe la route le samedi 30 novembre à 23 h 05
La monstrueuse coulée de gratons, surgissant de la forêt du Grand-Brûlé, guettée par des centaines d’yeux, engloutit le bitume, au PK 78,6, à plus de 300 mètres au sud de la coulée du piton Madoré qui avait coupé la route le 6 juillet 2001. Les explosions du méthane dégagé par la végétation résonnent comme autant d’avertissements qui donnent le signal du repli, ordonné par les forces de gendarmerie : les spectateurs doivent s’éloigner. En fin d’après-midi, elle avance d’environ une centaine de mètres par heure. Les spectateurs qui ont afflué en début de soirée pour tout simplement admirer les coulées du volcan dans les Grandes pentes n’en croient pas leurs yeux. Et en plus, on ne les invite pas à circuler : à quelques dizaines de mètres d’eux à peine, le mur de lave poursuit son implacable progression, s’élargissant au fil des minutes, au point de longer la coulée de juillet 2001 sur laquelle était juché le public ces derniers jours.
Dimanche 1er décembre, à 4 h 55, les laves atteignent la mer comme le confirme très vite un énorme panache de vapeur et de gaz. Seuls quelques pêcheurs et photographes sont les premiers témoins de ce mariage de l’eau et du feu.
Le mardi 3 décembre dans la journée, l’éruption se termine brutalement. Aucun trémor n’est donc plus enregistré dans la zone du piton Guanyin, né de l’éruption qui a débuté le 16 novembre sur le flanc Est du volcan.
Avec l’aimable autorisation de notre partenaire le journal de lîle de la Réunion.
Crédits photographiques : Frédéric LAI-YU (JIR), Thomas STAUDACHER (observatoire) et Pascal DORR (Fournaise.info)