Samedi 2 janvier : Première éruption de l’année 2010
Cette éruption a été précédée pendant deux heures d’une crise sismique commencée à 12h00, heure locale.
Après quelques minutes d’accalmie, un trémor éruptif est apparu sur les écrans du réseau sismologique de l’Observatoire à 14h25.
Le volcan Piton de la Fournaise est entré en éruption le 2 janvier 2010 à 14h30 heure locale (GMT+4). La fissure éruptive est située dans la falaise limitant les cratères sommitaux Bory et Dolomieu. D’importants éboulements et des effondrements des falaises internes du cratère Bory sont aussi constatés. Ces effondrements alimentent en cendres un panache de gaz éruptif qui s’élève au dessus des cratères sommitaux du Piton de la Fournaise.
Lundi 4 janvier : Le Piton de la Fournaise pris d’assaut
Rouvert officiellement dès lundi après-midi, deux jours après le début de l’éruption, l’enclos du Piton de la Fournaise, avec la bénédiction d’un grand soleil juste parfois caché par quelques nuées, a fait le plein hier. Dès 7 h, une centaine de voitures garnissaient déjà le parking. A 8 h, elles étaient plus de 150. Ensuite, les automobilistes ont été contraints de se garer en bordure de la piste, sur près de 400 mètres en amont du Pas de Bellecombe. On s’y croisait difficilement. Pas d’embouteillage dans l’escalier pour descendre dans l’enclos en revanche. La colonne des marcheurs s’étire rapidement. C’est dans la montée vers le sommet du volcan que les plus en forme viennent parfois buter sur les moins performants, dans les passages délicats.
Mardi 12 janvier : Fin de l’éruption
La première éruption de l’année 2010 a pris fin mardi 12 janvier dans la matinée, au terme de dix jours d’activité confinée à l’intérieur du cratère Dolomieu, sans même que s’en doutent les nombreux spectateurs présents sur la plate-forme d’observation du sommet du volcan.
Depuis la veille du week-end déjà, il n’y avait plus beaucoup d’activité visible dans le cratère Dolomieu, la lave quittant la bouche éruptive par un tunnel avant de sourdre subrepticement aux lisières de la croûte figée dans le fond du cratère. Et hier matin, le Piton de la Fournaise s’est éteint doucement. « Après une légère augmentation du trémor dans la journée de lundi, notait l’observatoire volcanologique en milieu de matinée, l’intensité de l’éruption a diminué vers 2 h. Actuellement, seul un petit dégazage peut persister ». La météo ne décourage personne : 140 véhicules sont déjà alignés au Pas de Bellecombe à 7 h 30. Les marcheurs traversent l’enclos et montent vers le sommet en ignorant nuées de passage et bruine. Une ascension de près de trois heures pour certains, sans parler de ceux qui arrivent avec un bras ou une cuisse éraflés dans les gratons… Miracle : une fois arrivé sur la plate-forme d’observation, les brumes épargnent l’intérieur du cratère Dolomieu. Un ciel bleu perce. Jusqu’à une centaine de personnes se pressent simultanément, relativement respectueuses de la ligne blanche à ne pas franchir, à l’écoute du médiateur du parc national présent. Cette éruption avait débuté le samedi 2 janvier. Après deux ans et demi d’interdiction consécutive à l’effondrement du cratère Dolomieu en avril 2007, l’accès au sommet du volcan avait été à nouveau autorisé le 24 décembre, grâce à la mise en place d’un nouvel itinéraire. L’éruption qui vient de s’achever avait entraîné une nouvelle fermeture mais, dès le surlendemain, la préfecture avait décidé de permettre l’accès du public, sans restrictions nocturnes, pour la première fois depuis 2003. Le Piton de la Fournaise qui avait commencé tardivement l’année 2009, marquée par deux éruptions éclairs de quelques heures, en novembre et décembre, a onze mois et demi devant lui pour se rattraper en 2010 !
François martel-Asselin
Vue du cratère Dolomieu le lundi 11 janvier à 9h (GMT+4), peu d’activité visible, comme lors de l’éruption de 2008,
des émergences de coulées pahoehoe (coulées lisses) au bord de la coulée centrale en aa (coulée en gratons et blocs). Photo Undervolc IPGP/OVPF BRGM.
L’ÉRUPTION AU JOUR LE JOUR