Éruption du 2 mai 2004

Éruption du 2 mai 2004
DEUXIÈME ÉRUPTION DE L’ANNÉE 2004

 

 

Après un mois d’alerte, le piton de la Fournaise est entré en activité dimanche 2 mai en soirée. Depuis de nombreuses semaines, l’activité sismique ne cessait de croître de manière très irrégulière. Les scientifiques de l’Observatoire de volcanologie s’attendaient donc à une prochaine éruption sans toutefois pouvoir dire quand et où…

 

RAPPEL CHRONOLOGIQUE

 

Lundi 3 mai aucune activité n’était visible dans l’enclos, même si le mauvais temps a beaucoup gêné les observations. Le survol prévu par l’observatoire volcanologique avec l’appui de la gendarmerie n’a d’ailleurs pu être réalisé pour cette raison (temps maussade sur toute l’île, pluies incessantes sur le volcan).

Activité ou non dans le cratère Bory ? Les premières estimations de l’observatoire indiquaient l’ouverture de fissures éruptives dans le plus haut des deux cratères (cratère Bory, 2632 m). Une longue fissure sur le flanc sud-ouest a été clairement repérée à partir de 2 500 m d’altitude descendant jusqu’à au moins 2 300 mètres.

Depuis près d’une semaine, l’éruption sur le flanc sud-ouest du Piton de la Fournaise se jouait pratiquement à huis clos en raison de mauvaises conditions météorologiques. Dimanche 9 mai, une fenêtre d’éclaircie inespérée s’est ouverte sur le massif. Malheureusement, l’éruption donne des signes d’affaiblissement et ce n’est plus le grand spectacle auquel notre volcan nous a habitués mais il n’a peut être pas dit son dernier mot.

Jeudi 13 mai, malgré un trémor éruptif plutôt faible, l’éruption n’est pas vraiment sur le point de se terminer. Ainsi, au cours de la nuit de mardi à mercredi, la seule des trois bouches initiales encore en activité projetait des paquets de lave sur les pourtours du cône localisé à environ 2 050 mètres d’altitude, dans le sud-ouest de l’enclos. Mieux, une grande coulée, sortant d’un tunnel à 200 m en aval, d’une longueur estimée à 300 mètres, a illuminé la nuit. Plus loin, au pied du rempart, entre le piton de Bert et le Nez coupé du Tremblet, la végétation s’embrasait par moments, témoignant de la présence de coulées dans cette zone, très loin donc du point d’émission.

Samedi 15 mai, l’éruption du 2 mai se poursuit mais à la différence de vendredi, le spectacle s’est déplacé du sommet du volcan vers ses basses pentes. Les coulées, à force de s’accumuler dans le fond de l’enclos, à 2 000 m d’altitude, se sont en effet peu à peu construit une véritable carapace à l’intérieur de laquelle la lave circule sans risquer de se figer rapidement au contact de l’air. Elles avaient atteint, vers 15 h, l’altitude de 1 150 m, ce qui les mettait à 4 kilomètres de la route nationale 2.

Samedi 15 mai midi, la coulée se situe à 2,5 km de la route nationale 2. L’atténuation de la pente à partir de 900 mètres d’altitude, la présence d’une végétation plus fournie et d’un relief chaotique, indique-t-on à l’observatoire volcanologique, devaient freiner l’avance des coulées dont on ignore si elles vont continuer à être alimentées, car le trémor éruptif, même s’il a légèrement augmenté hier, reste à un niveau modéré.

Dimanche 16 mai la coulée de lave s’est arrêtée à 1,8 km de la RN 2 à 460 mètres d’altitude.Une deuxième fissure a provoqué une deuxième coulée de lave parallèle à la première .Le trémor a toutefois beaucoup augmenté dans l’enclos; on a ainsi pu constater un regain d’activité et de très belles projections de lave issues des 2 cônes.

Mardi 18 mai , peu après 15 h, le réseau de surveillance de l’observatoire a assisté à une augmentation progressive du trémor pendant une vingtaine de minutes. Puis, en quelques minutes encore, à 15 h 52 exactement, le cœur du volcan a cessé de battre. Et à 16 h 15, toute trace de trémor avait disparu sur les enregistrements. La deuxième éruption de l’année 2004 venait de prendre fin sous les yeux des volcanologues et photographes présents.

POUR VOIR LE SITE DE L’ÉRUPTION

 

Depuis le Piton de Bert : très peu d’activité visible au niveau du cône éruptif. Quelques projections, pas de coulées. Environ 1 h 30 de marche aller simple depuis le parking situé après la traversée de la plaine des Sables.

Pour se rendre au piton de Bert : utiliser le parking à droite qui se situe au-delà de la plaine des Sables, en remontant vers le pas de Bellecombe. Au bout d’un peu plus de deux kilomètres, on longe le rempart de l’enclos et on commence à voir l’éruption. Il faut 1 h 30 environ pour atteindre le piton de Bert, point le plus proche de l’éruption à vol d’oiseau. En raison du froid à cette altitude (2 300 m), un véritable équipement de randonnée avec vêtements chauds et imperméables est indispensable, surtout le soir. Attention à la proximité du rempart.

Depuis le Nez coupé du Tremblet : on surplombe directement la sortie du tunnel de lave qui alimente la coulée se déversant dans les Grandes pentes. Environ 3 heures de marche aller simple depuis le parking de la plaine des Sables (attention : 400 mètres de dénivelé à remonter au retour).

 

LOCALISATION DE L’ÉRUPTION

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Luc Souvet

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