Neige au volcan

Neige au volcan
1er août 2003
« LES FUMEROLLES DU VOLCAN ENTOURÉES DE NEIGE »

 

Magnifiques photos de Nadège NARINSAMY (que nous remercions vivement   )

 

Si le phénomène s’est déjà produit à plusieurs reprises, il n’en reste pas moins exceptionnel. Au gîte du Pas-de-Bellecombe, les premiers flocons ont été aperçus le 1er août vers 16 h. En bonne quantité, selon les témoins, suffisante en tout cas pour tenir et former un mince tapis blanc, rendant le paysage méconnaissable avec son manteau de neige. En début de soirée, l’épaisseur constatée par les responsables du gîte était au moins de cinq centimètres dans la plaine des Sables et au pas de Bellecombe. La neige n’est pas tombée en continu, mais par rafales, qui se sont peu à peu dissipées pour s’arrêter complètement en fin de soirée.
Sur la route menant au piton de la Fournaise, les températures étaient glaciales, dignes d’un hiver en France. Elles ont oscillé entre -1° et 3°C, de quoi décourager les plus téméraires. Au vu de ces conditions climatiques, et pour des raisons de sécurité évidentes, la DDE a fermé hier soir la route du Volcan, à partir du carrefour Picard à Bourg-Murat. Dans le même temps la Préfecture recommandait au public de ne pas se rendre dans le secteur…

 




 

Les Réunionnais se sont pourtant rendus en masse sur les lieux, pour découvrir cette merveille éphémère. Dès 8 h 30, le service interministériel régional de défense et de protection civile annonçait que l’accès à la Plaine des Sables par la route forestière n°5 était à nouveau autorisé, après une reconnaissance minutieuse. Un dispositif de contrôle a tout de même été maintenu, contrairement au site du Maïdo, qui a remporté un franc succès, les conditions météorologiques permettant une excellente visibilité. Certains ont préféré admirer le manteau neigeux en empruntant la voie des airs. Les hélicoptères ont ainsi été fortement sollicités Les touristes semblent avoir boudé la neige, contrairement aux Réunionnais. “Pour les gens de passage, la neige est quelque chose de relativement habituel”, explique Jessie, pilote d’ULM, avant d’ajouter : “Ces vols ont été géniaux. Je suis Réunionnaise et je n’avais jamais vu ça en quatre ans de pilotage”. La neige ne fondra pas de sitôt dans la mémoire de l’île.

 

 




 

 

Plus de 20 km de bouchons pour atteindre le volcan…

Mais cette vision irréaliste s’estompe rapidement avec l’arrivée des curieux, qui se font de plus en plus nombreux. Rapidement, la route est bloquée dès le premier rond-point après la Maison du Volcan. Vingt kilomètres de bouchons avant d’atteindre la plaine enneigée.

ENTRE TROIS ET QUATRE MILLE VOITURES

 

A l’intérieur des voitures, on s’impatiente. On craint surtout de ne pas arriver à temps. Les températures ont largement augmenté par rapport au jour précédent et la neige fond à vue d’œil. Des gendarmes du PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) sont en poste tout le long de la route pour réguler autant que possible la circulation. L’entente avec les automobilistes est plus cordiale que la veille. Suffit juste d’attendre. Une heure ou deux. Peut-être plus encore. Depuis la Petite Ferme jusqu’au Pas de Bellecombe, on estime entre trois et quatre mille le nombre de voitures. Faute de patience ou de motivation, certains font demi-tour. Les autres arrivent enfin, après plusieurs heures. Parfois, trop tard. Seules quelques tâches de neige résistent encore à la chaleur, sur le parking du Pas de Bellecombe notamment.
En début de soirée, les voitures qui redescendent créent de nouveaux bouchons. De quoi mettre les gendarmes sur les dents. Sur leur capot de leur voiture, certains automobilistes ont installé un souvenir de cet éprouvant voyage : un petit bonhomme de neige, avec casquette et foulard, menacé de fondre à tout moment.

Journal de l’Ile de la Réunion

Photos Valérie BOYER

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Luc Souvet

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