Éruption du 26 décembre 2005

Éruption du 26 décembre 2005

 

Lundi après-midi, après une phase éruptive très brève en haut de l’enclos, à l’est du cratère Magne, une seconde fissure s’est donc ouverte à 22 h 40 dans les Grandes pentes qui surplombent la plaine des Osmondes, à 1 600 mètres d’altitude environ, se prolongeant sur 150 m environ, directement dans le rempart de l’enclos situé en contrebas du Nez coupé de Sainte-Rose.




De spectaculaires fontaines de lave en jaillissent, à 1 500 m d’altitude, alimentant des coulées qui dans l’ensemble se rejoignent, formant de larges fleuves de feu avant de se séparer à nouveau selon les fantaisies du relief.

Au vu du déroulement de plusieurs éruptions de ces dernières années, une question brûle évidemment toutes les lèvres : les coulées atteindront-elles la route ?
Tout le monde y va de son avis, seul l’observatoire volcanologique se garde bien d’un pronostic tant les facteurs concourant à un tel dénouement sont impossibles à maîtriser : débit, fluidité, parcours de la lave, accidents de relief…

Seuls éléments concrets à se mettre sous la dent : hier matin vers 6 h, le front de coulée se situait à 1 000 m d’altitude, vers 13 h, il avait atteint 900 m, vers 14 h, il avait passé le cassé qui marque le bout de la plaine des Osmondes, devenant visible depuis la route nationale 2.

Mardi soir, bien qu’engagé dans les pentes qui surplombent le Grand-Brûlé, il ne semblait pas progresser de manière spectaculaire mais s’était en fait beaucoup élargi. La progression des coulées est donc bien imprévisible.

Le trémor éruptif restait stable selon l’observatoire volcanologique.
La phase d’activité actuelle joue en principe le rôle d’une soupape de sûreté peut-on penser et rien ne permet actuellement d’envisager une nouvelle progression des fissures vers l’extérieur de l’enclos.
Néanmoins, l’observatoire volcanologique surveille de très près tout signe d’évolution de l’activité. Il maintient pour cela une permanence vingt-quatre heures sur vingt-quatre.


Observatoire de la Fournaise (dimanche 15 janvier)




L’ÉRUPTION SE POURSUIT

 

L’éruption du 26 décembre entrera demain dans sa quatrième semaine. Le niveau de l’activité est “relativement faible”, mais s’est “légèrement intensifié” depuis vendredi selon l’observatoire volcanologique. Le trémor éruptif atteignait hier en fin d’après-midi un cinquième de son niveau du début de l’éruption. Lundi, son intensification accompagnée d’une forte sismicité avait entraîné la fermeture de l’accès à l’enclos. Le risque d’un effondrement interne aux cratères sommitaux voire d’une éruption hors enclos, redoutée depuis le 26 décembre, avait été envisagé. Mais rien de tel ne s’est produit, le calme est revenu. La fissure éruptive du rempart de Bois-Blanc n’a pas progressé en direction des zones habitées. La préfecture a donc décidé hier, en raison de la stabilisation de l’activité, de rouvrir l’enclos au public, à compter d’aujourd’hui, au terme d’une reconnaissance conjointe de la gendarmerie et de l’Office national des forêts. L’accès au Nez coupé de Sainte-Rose est autorisé, même de nuit. Toutefois, aucune projection n’est visible au niveau de l’évent éruptif dans les Grandes pentes. Vu du ciel, ce dernier se contente de rougeoyer, indique un pilote d’hélicoptère ; quelques coulées sorties de tunnels sont également visibles dans la plaine des Osmondes, relativement loin du point de vue du Nez coupé de Sainte-Rose semble-t-il. Par temps dégagé, comme hier matin, le mince panache de l’éruption est encore visible de très loin. On le voyait s’élever dans le ciel depuis Saint-André.

 

L’ÉRUPTION AU JOUR LE JOUR

 




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Luc Souvet

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L'ENCLOS EST OUVERT AU PUBLIC
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